mardi 26 février 2013

LE VILLAGE S'ÉTAIT EMBELLI, MAINTENANT ON ENTEND DIRE PARTOUT QU'IL EST SALE !


Dans ce blog satirique, les personnages sont sortis de l'imaginaire et de stricte invention :
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé et toute homonymie avec des noms propres et des noms de lieux privés ne serait que pure coïncidence.





carte humoristique



Jusqu'en 2008, le village s'était embelli : c'était un  constat que tous les gens de bonne foi avaient admis. Il suffisait pour s'en convaincre de consulter les photos d'une quarantaine d'années seulement. Les fleurs étaient rares aux fenêtres, les parterres inexistants, la place publique encombrée d'une pagaille de voitures, les chaussées peu entretenues. 

Chacun à sa manière fleurissait son pavillon et le Maire avait encouragé les bonnes volontés en créant un concours de maisons fleuries afin de récompenser tous les participants et bénévoles sans oublier les employés communaux.

Dernièrement, un participant à une exposition dans le canton voisin m'a fait remarquer (donc en octobre 2015) combien ma commune était devenue sale en alléguant qu'il y avait de l'herbe partout ... Donc encore un témoignage, étranger à la commune mais qui venait il y a une dizaine d'années livrer des colis dans la commune pour une société de livraison et qui a vu la différence .... cela ne s'invente pas !

En 2000, peu avant le dernier mandat de "l'ancien", un couple d'agriculteurs était venu assister à une réunion de conseil à la mairie et, à la clôture des débats, ceux-ci avaient réclamé au Maire le nettoyage de leurs fossés par les employés municipaux en donnant comme argument qu'ils enviaient la propreté du bourg car, disaient-ils, "on pourrait y manger par terre !" Ce n'est plus le cas aujourd'hui, bien évidemment.   


Depuis 2008, le souci de l'environnement est tout autre, les urgences sont ailleurs. Finis, les concours de fleurissement, les fleurs sont trop consommatrices d'eau et d'engrais, les parterres ne sont plus fleuris et il ne reste plus que les habitants à fleurir chacun à sa guise. Dans leur profession de foi, les candidats de 2008 nous avaient promis d'amener "de la couleur" dans le village. Eh Bien ! On s'en aperçoit.

Certains n'hésitent pas à monter les rues du lotissement où ils habitent. "Maintenant, c'est sale !" nous dit-on et ils auraient contacté le Maire soi-disant sans résultat. Les papiers sur les trottoirs c'est à mettre au discrédit des habitants (ou des promeneurs) mais en revanche, l'entretien général des rues est bien de la responsabilité du premier édile. 

Il y a quelques années, celui-ci a adressé un bulletin municipal à ses administrés, un bulletin soi-disant "spécial" de quatre pages de rappel à l'ordre. Depuis presque huit ans de pouvoir, il en est encore au stade de la réflexion sur les solutions alternatives à tout produit désherbant. 

Avec sa piqûre de rappel, il redéfinit les méthodes alternatives en préconisant tout d'abord le balayage manuel par les employés municipaux. Si cette méthode n'est pas radicale, elle nous renvoie au moins cinquante ans en arrière, à l'époque où l'unique cantonnier du village, au moyen de sa brouette en bois, nettoyait fossés, trottoirs et caniveaux avec sa pelle et son balai de jonc.  


"Ce n'est pas nous les jardiniers amateurs qui polluons mais les agriculteurs", objectent certains. En attendant, il faut se résoudre à utiliser l'eau chaude de cuisson et le vinaigre blanc qui faut utiliser avec précautions afin que cela ne tourne pas au vinaigre ou bien, comme le préconise le Maire, manier le pic-bine mélangé à de l'huile de coude. 




 




  ART. 3 - Conditions d'admission .
Pour être nommé cantonnier, il faut :
1° avoir satisfait aux lois sur le recrutement, et ne pas être âgé de plus de 50 ans;
2° N'être atteint d'aucune infirmité qui puisse s'opposer à un travail journalier et assidu ;
3° Avoir travaillé dans des ateliers de construction ou de réparations de routes ou chemins ;
4° Etre porteur d'un certificat de moralité, délivré par le maire de la commune.
Les postulants qui sauront lire et écrire seront préférés

extrait ART. 9 -.

Du 1er avril au 1er octobre, les cantonniers seront sur les chemins, sans désemparer, depuis six heures du matin jusqu'à six heures du soir. Le reste de l'année, ils y seront depuis le lever jusqu'au coucher du soleil.

 extrait ART.11 - Présence obligée des cantonniers pendant les plus mauvais jours.
Les pluies, les neiges, ou autres intempéries ne pourront être un prétexte d'absence pour les cantonniers ; ils devront même dans ce cas redoubler de zèle et d'activité pour prévenir les dégradations et assurer une viabilité constante dans l'étendue de leurs cantons ; ils seront autorisés néanmoins à se faire des abris fixes ou portatifs qui n'embarrassent ni la voie publique ni les propriétés riveraines, et qui soient à la vue du chemin, à moins de 10 mètres de distance, pour qu'on puisse toujours constater la présence de ces ouvriers.


 ART.14 - Outils dont les cantonniers doivent être pourvus.
Chaque cantonnier sera pourvu à ses frais: 1° d'une brouette ; 2° d'une pelle en fer ; 3° d'une pelle en bois ; 4° d'un outil dit tournée, formant pioche d'un côté et pic de l'autre ; 5° d'un rabot de fer ; 6° d'un rabot de bois ; 7° d'un râteau de fer ; 8° d'une pince en fer ; 9° d'une masse en fer ; 10° enfin d'un cordeau de 10 mètres de longueur.


extrait du petit Livret du cantonnier de 1882 (image et règlement de village.stromain.free.fr)

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